Nous connaissions les whiskies écossais bien sûr, comme le délicieux Auchentoshan, japonais, américains, bretons avec le désormais célèbre Edu, mais je n’avais jamais entendu parler d’un whisky de Taiwan et encore moins d’Israël.
Les vacances servent souvent aux meilleures découvertes. Cette année, en visitant Israël, j’ai croisé par hasard la délégation du Maire de New York, Eric Adams, dans un restaurant de Tel Aviv, Whiskey Bar. Il participait à une dégustation de Whisky.
Nous étions venus pour goûter leur viande, peut être la meilleure entrecôte de Tel Aviv, du coup nous avons décidé de faire comme Eric Adams et comparer leurs whiskys.
Ce restaurant vaut le détour, plus de 1000 whiskies de tous les coins du monde vous sont proposés (lien ci-dessous).
Plutôt que d’agrémenter notre succulente entrecôte d’un vin rouge corsé, nous voilà partis pour tester à l’aveugle 8 whiskies, en dose très raisonnable je vous rassure.
Et bien résultat étonnant, les deux meilleurs retenus par mes amis anglais, pourtant grands sachants en la matière, mon épouse et moi, chose rare, à l’unanimité des votants, furent deux whiskies israéliens.
Le premier venait d’une distillerie de Tel Aviv, M and H, pour Milk and Honey, le pays du lait et du miel. Le second, Yerushalmi, était produit près de Jérusalem. Puis venaient seulement, dans l’ordre, un whisky japonais, un écossais, un irlandais, un américain, un australien et enfin un taiwanais, pour le coup sans intérêt. Nous n’en revenions pas.
Il y a cinquante ans, les alcools produits en Israël étaient de qualité très moyenne pour ne pas dire médiocre. Depuis, on le sait depuis quelque temps sur le vin, la qualité s’est très nettement améliorée. A tel point qu’à l’aveugle un vin de la région de Zikhron Yaakov avait été classé il y a 5 ou 6 ans meilleur vin du monde. Mais je n’aurais jamais cru cela possible pour le whisky, dont le nec plus ultra est la chasse gardée des Ecossais ou des Japonais.
Des passionnés israéliens ont à présent réussi cet exploit. M and H a d’ailleurs reçu en mars 2023 le prix du meilleur single malt du monde. Nous ne sommes donc pas les seuls à apprécier ces nectars.
Et les deux whiskies que nous avions les plus appréciés étaient en plus très différents.
Pour M and H, le vieillissement se fait dans des fûts de Xeres, venant d’Espagne, les fameux Sherry Casks.
Pour celui de Yerushalmi, le secret vient de l’orge spécialement récoltée du Golan et de la tourbe ramenée d’Ecosse. Cela donne un whisky tourbé incroyable. Ajoutons que la tourbe écossaise, sur laquelle on fait sécher l’orge, produit une épaisse fumée qui lui donne un goût très particulier, puis le tout est mis dans des fûts de bois français et des fûts de rhum. Pour les amateurs de transcendance, la fumée émise rappelle la fumée des sacrifices à l’époque du Temple de Jérusalem, d’où le nom Mont Moriah d’une des productions.
Un conseil, si votre médecin vous l’autorise, goutez ces whiskies, avec bien sûr une belle entrecôte bien saignante. Le voyage est garanti…
Crédit: Image de vectorpocket sur Freepik