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Coté finance : le conseil du mois de Juin

Deux adultes consultent un ordinateur et un carnet tout en échangeant des idées, assis à une table dans un intérieur lumineux.
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Retraite progressive à 62 ans… et demain à 60 ?

Et si on ne quittait pas le travail d’un coup sec ? La retraite progressive, encore peu connue, permet de ralentir sans freiner brutalement. Travailler moins tout en commençant à percevoir une partie de sa pension : voilà le principe. Un dispositif attractif… mais pas sans limites, surtout à l’heure où les débats sur l’âge de départ rebattent les cartes.

1. Qu’est-ce que la retraite progressive ?

Créée en 1988, réformée plusieurs fois depuis, la retraite progressive permet à un assuré de réduire son activité professionnelle tout en percevant une fraction de sa pension. Elle s’adresse aujourd’hui aux salariés du secteur privé, aux travailleurs indépendants et aux agents de la fonction publique en multi-activité, sous certaines conditions :
• Avoir au moins 62 ans (ou 60 ans si la loi en discussion passe),
• Justifier de 150 trimestres cotisés,
• Réduire son activité entre 40 % et 80 % d’un temps plein.

En parallèle, la personne continue de cotiser, ce qui augmente ses droits futurs à la retraite.

2. Les avantages : souplesse, équilibre, santé

• Un sas entre la vie active et la retraite : plus de transition douce, moins de rupture brutale.
• Un complément de revenu : on perçoit une partie de la pension en plus du salaire.
• Un effet psychologique positif : conserver un cadre, une utilité sociale, tout en allégeant la charge de travail.
• Une optimisation de sa retraite définitive : chaque mois travaillé augmente la pension finale.
• Une option rassurante pour les entreprises : elles conservent des profils expérimentés à temps partiel, tout en préparant la transmission des compétences.

• Inégalité d’accès : certains régimes (fonctionnaires, professions libérales) y accèdent plus difficilement.
• Complexité administrative : démarches longues, parfois mal connues même des caisses.
• Revenus parfois décevants : la combinaison pension + temps partiel peut être moins intéressante que prévu.
• Risque de rester “ni tout à fait en retraite, ni vraiment actif” : statut ambigu, charge mentale persistante.
• Décalage fiscal et social : l’articulation entre revenu du travail et pension implique une vigilance fiscale (tranches, CSG…).

4. Et demain ? Si la retraite progressive commence à 60 ans…

Le projet de loi discuté prévoit d’abaisser l’âge minimal de la retraite progressive à 60 ans (au lieu de 62), dans un contexte de retour de la “souplesse choisie”. Quels effets ?
• Positifs :
• Meilleure qualité de vie dès 60 ans pour les carrières longues ou pénibles.
• Réponse à une aspiration sociétale : plus de liberté dans l’organisation de la fin de carrière.
• Prévention de l’usure professionnelle.
• Mais aussi des zones d’ombre :
• Moins de cotisations supplémentaires si l’on commence trop tôt : attention à l’impact sur la retraite définitive.
• Coût pour les caisses de retraite, à l’heure du rééquilibrage budgétaire.
• Risque que les entreprises voient cela comme une semi-sortie anticipée, freinant les promotions internes ou projets.

Conclusion : un outil intelligent… s’il est bien utilisé

La retraite progressive est un levier pertinent pour concilier envies, santé et finances en fin de carrière. Elle gagne à être mieux connue et mieux accompagnée. Si l’âge de départ passe à 60 ans, ce sera une opportunité pour certains… à condition de bien faire les comptes, de bien s’informer, et de construire cette transition avec intelligence.

Image Freepik

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