Les aidants épisode 2 : évaluation du niveau de perte d’autonomie

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Pour déterminer le niveau de perte d’autonomie, ce qui guidera les choix ultérieurs, il existe une grille officielle.
Cette grille est utilisée par les professionnels pour évaluer les demandes d’aides et les parcours de soin nécessaires pour l’ hygiène, la santé, le confort, le maintien des liens et la dignité.
Cette grille n’est pas très facile d’accès. Découvrir les items de cette grille peut néanmoins vous donner des idées et vous aider :
– à porter un regard différent sur certaines difficultés rencontrées avec votre proche grâce aux critères précis et « moins d’affect» ;
– à préserver votre énergie et mieux comprendre cette liste de «compétences» ;
– à avoir des échanges plus factuels lors de vos démarches et vos échanges.

Evaluation du niveau de perte d’autonomie

La grille AGGIR (Autonomie Gérontologique et Groupe Iso Ressources) est utilisée pour évaluer le niveau de perte d’autonomie d’une personne. Elle est utilisée :

1/ dans le cadre d’une demande d’APA à domicile ;

2/ par les évaluateurs des caisses de retraite pour une demande d’aide pour bien vieillir ;

3/ par le médecin, IDEC, cadre coordinateur lors d’une admission en EHPAD.

Cette grille recueille l’ensemble des informations nécessaires à l’élaboration du plan d’aide de la personne âgée par l’équipe de soins à domicile (SSIAD, associations), comme à l’admission en EHPAD, et pour le calcul de ce qui reste à la charge du résident et de sa famille. Le degré de perte d’autonomie est déterminé par le professionnel qui réalise la visite au domicile. Il peut également s’appuyer sur un certificat médical dans certains cas .

Les catégories de compétences

La grille AGGIR évalue 2 catégories de compétences réparties en 17 items appelés variables :

10 variables relatives aux capacités corporelles et mentales, donc à l’autonomie physique et psychique, sont « dites discriminantes », car seules ces 10 variables sont utilisées pour le calcul du GIR (Groupe Iso Ressources).
7 autres variables sur la réalité domestique et sociale «dites illustratives», n’entrent pas dans le calcul du GIR. Elles apportent des informations utiles à la finalisation du plan d’aide à domicile au sens large.

Dans cet article, le terme « à domicile » regroupe aussi tous les résidents d’EHPAD et de Maisons de retraite, les foyers logement et Maisons Séniors … car juridiquement leur chambre en institution est leur domicile.

Chacune de ces 17 rubriques est cotée A, B ou C :

*A les actes sont accomplis tout seul, spontanément, totalement, habituellement et correctement ;

*B correspond à des actes accomplis tout seul, qui ne sont pas spontanément effectués, et/ou qui sont partiellement effectués et/ou qui ne sont pas habituellement effectués et/ou qui ne sont pas correctement effectués ;

*C correspond à des actes qui ne sont pas accomplis seul.

Les variables discriminantes

10 variables en rapport avec les capacités physiques et mentales

Cohérence : communiquer, converser et/ou se comporter de façon sensée logique dans les normes sociétales ;

Orientation : se repérer dans le temps, les lieux, les moments de la journée ;

Toilette : se laver ;

Habillage : s’habiller, se déshabiller, se présenter ;

Alimentation : manger les aliments préparés ;

Élimination : assumer l’hygiène de l’élimination urinaire et fécale ;

Transferts : se lever, se coucher, s’asseoir ;

Déplacements à l’intérieur du domicile ou de l’établissement (mobilité spontanée, y compris avec un appareillage) ;

Déplacements à l’extérieur : se déplacer à partir de la porte d’entrée sans moyen de transport ;

Communication à distance : utiliser les moyens de communication comme le téléphone, une montre ou un collier alarme…).

Les variables illustratives

7 variables en rapport avec l’intendance, la planification, l’anticipation, l’indépendance et la vie sociale.

Ces variables touchent plus à l’indépendance et à la gestion matérielle, et posent les questions de protections juridiques , curatelle , tutelle … qui sont aussi des situations ou être accompagné apporte de la clarté et fait gagner du temps et économiser de l’énergie.

Gestion : gérer ses propres affaires, son budget, ses biens ;

Cuisine : préparer ses repas et les conditionner pour être servis ;

Ménage : effectuer l’ensemble des travaux ménagers ;

Transport : prendre et/ou commander un moyen de transport ;

Achats : acquisition directe ou par correspondance ;

Suivi du traitement : se conformer à l’ordonnance du médecin ;

Activités de temps libre : pratiquer des activités sportives, culturelles, sociales, de loisirs ou de passe-temps.

Les niveaux de dépendance

Il y a 6 niveaux de dépendance identifiés via cette grille et ils permettent de déterminer le niveau d’aide dont une personne a besoin.

*Seuls les niveaux 4 à 1 ouvrent droits à l’APA , une aide financière.

*Ce GIR sera réévalué annuellement et lors de changement de situation . Par exemple après une chute, une période d’alitement, une opération : une complication, une récupération incomplète, un déclin cognitif et/ou une baisse des capacités physiques. Le GIR objective donc aussi les augmentations de la dépendance donc est un outil d’ajustement des aides nécessaires.

Le rôle des aidants

Je dis souvent aux familles en souffrance, face à la limite atteinte du maintien à domicile, que leurs partages nous sont très précieux. Nous, soignants et experts n’avons pas connu votre proche « avant » ses troubles. Nous l’accueillons tel qu’il est aujourd’hui à l’entrée en EHPAD ou autre. Nous ne portons pas cette énergie de deuil progressif de la personne qu’elle a été, et qui est très éprouvante pour les proches.

crédit : Photo de Freepik