🛡️Entre la voix des influenceurs et le cadre de l’Union européenne, deux approches pour une même exigence : garder le contrôle de l’intelligence artificielle.
Le courant “régulation éthique et souveraineté technologique
L’intelligence artificielle progresse à grande vitesse. Elle s’invite dans nos hôpitaux, nos villes, nos appareils domestiques…
Mais une question revient : et si elle allait trop vite ? Et surtout : qui la contrôle ?
À cette question, deux réponses se dessinent.
- L’une vient de voix courageuses et critiques, comme par exemple celle de Timnit Gebru, scientifique éthiopienne-américaine licenciée par Google pour avoir dénoncé les biais racistes et sexistes des systèmes d’IA.
- L’autre vient de Bruxelles, avec une approche juridique : le règlement européen sur l’intelligence artificielle, dit AI Act, premier texte au monde à encadrer légalement ces technologies.
👩🔬 Timnit Gebru : une vision militante de l’éthique
Timnit Gebru n’est pas ingénieure comme les autres. Coautrice d’un article explosif sur les biais des modèles linguistiques (comme ChatGPT), elle a été congédiée en 2020 par Google. Son tort ? Avoir dit que certains systèmes IA reproduisent des stéréotypes raciaux ou de genre. Google s’est excusé depuis
Timnit Gebru incarne une approche critique de l’IA qui met l’accent sur les discriminations structurelles liées au genre, à l’origine ethnique ou au contexte post-colonial. Son institut, le DAIR (Distributed AI Research), adopte une lecture militante de l’intelligence artificielle, où les outils technologiques sont analysés comme des vecteurs de domination, mais aussi comme des leviers possibles de rééquilibrage social.
👉 Cette posture, qualifiée par certains de vision « woke » de l’IA, ouvre des débats fondamentaux… mais suscite aussi des critiques pour sa forte politisation.
Son message : “L’intelligence artificielle, ce n’est pas que du code. C’est une question de pouvoir, de société, de justice.”
Si Timnit Gebru incarne une vigilance engagée sur les enjeux de justice sociale, d’autres figures alertent depuis des perspectives différentes :
- Edward Snowden ou l’EFF défendent une approche libérale, centrée sur la protection des libertés individuelles face à la surveillance numérique.
- Des penseurs comme Francis Fukuyama ou Jean-Gabriel Ganascia portent une critique humaniste, préoccupée par la place de l’homme dans un monde de machines.
- Des chercheurs comme Geoffrey Hinton ou Stuart Russell s’inquiètent, sans discours idéologique, des dérives techniques et des risques systémiques liés à l’IAG.
🧭 Autant de regards qui décryptent des facettes différentes de l’IA pour trouver une façon équilibrée de mettre l’IA vraiment au service du bien commun.
🏛️ L’AI Act européen : l’éthique par la loi
Pendant ce temps, en Europe, les institutions n’ont pas attendu les scandales. Depuis 2021, elles préparent un texte inédit : l’AI Act, entré en phase finale d’adoption en 2024.
Son ambition ? Encadrer les usages de l’IA selon leur niveau de risque, à l’image des normes sanitaires ou environnementales.
✔️ Le texte prévoit par exemple :
- Une interdiction des IA de surveillance massive ou de manipulation mentale
- Une obligation de transparence pour les IA génératives (comme ChatGPT)
- Des contrôles renforcés pour les systèmes utilisés dans la justice, les ressources humaines ou la santé
- Un label “IA de confiance” pour les systèmes conformes
C’est un texte technique, certes, mais très protecteur pour les citoyens européens.
⚖️ Deux approches, une même finalité
Les lanceurs d’alerte agissent depuis la société civile, avec des chercheurs, des communautés, des victimes invisibles.
L’Europe agit depuis les institutions, avec des lois, des règlements, des sanctions.
Les uns partent des personnes, l’autre part des systèmes. Mais tous deux placent l’éthique au cœur du développement technologique.
✨ Une IA digne de confiance, ce n’est pas une option. C’est une condition de sa légitimité.
🧠 Et nous, là-dedans ?
Ces débats ne concernent pas que les ingénieurs. Ils touchent nos vies, nos choix, nos libertés.
Chez My Happy Days, nous pensons qu’il est essentiel que chacun, à tout âge, puisse comprendre les enjeux, et faire entendre sa voix.
POUR aller plus loin
💬 À vous la parole !
🗣️ L’IA doit-elle être régulée par la loi, par la société civile, ou les deux ?
🔐 Avez-vous confiance dans les systèmes d’IA utilisés aujourd’hui autour de vous ?
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