Les différents guerres et attentats ont fait de nombreuses victimes psychologiques en plus des personnes blessées ou tuées. Pour sortir les victimes de leur détresse psychologique, il existe une méthode simple à appliquer, le protocole 6C. Concrètement, on va demander des choses simples à la personne en détresse émotionnelle pour la ramener à un fonctionnement actif.
De quoi s’agit-il ?
Actuellement, on entend parler de gens en état de sidération, et d’un outil qui permettrait de les aider à en sortir. Il s’appelle le « protocole 6C ».
Le protocole 6C permet, en effet, d’acquérir les compétences pour apporter, dès les 1eres minutes d’un évènement traumatique, les 1ers soins psychologiques. Grâce à lui, victimes et témoins ayant subi un choc émotionnel intense, retrouvent immédiatement leur capacité à fonctionner normalement et efficacement.
Ce protocole élaboré en Israël par le professeur Moshe Farchi et utilisé par les armées israéliennes, américaines et allemandes comme « premiers secours psychologiques d’urgence », permettrait de réduire le risque de syndrome post-traumatique.
A qui s’adresse-t-il ?
Le protocole 6C peut être également utile quelles que soient les circonstances, quand on est face à quelqu’un qui présente des symptômes de détresse du type débordement émotionnel, sidération, perte de contact avec la réalité.
C’est le cas pour les victimes de catastrophes naturelles ou sanitaires, d’attentats, d’accidents qu’ils aient lieu sur terre, en mer, en l’air (accidents d’avion) ou tout simplement face à un accident domestique, d’un viol ou tout autre agression qui laisserait la personne en état de choc.
Le transfert d’expertise a été autorisé en France.
Comment le mettre en place ?
Les six mots qui définissent le « 6C » commencent tous par cette lettre C:
Commitment (qui veut dire engagement en anglais), Challenge, Contrôle, Cognition, Continuité, Communication.
L’objectif est de permettre à la personne de sortir de la sidération.
Sur le site ProtocoleSixC, une vidéo explicative souligne que l’objectif est de mobiliser le volet cognitif du cerveau et non le volet émotionnel dans les 6 heures qui suivent le choc.
Concrètement, on va demander des choses simples à la personne en détresse émotionnelle. On va lui poser des questions simples et ouverte, parmi les questions : Comment tu t’appelles ? As-tu un téléphone portable ? Dans quel poche ? quel est ton adresse ? As-tu des enfants ?
On va lui donner un « challenge simple à faire » note le site, comme l’impliquer dans le sauvetage, bref des questions ouvertes qui mobilisent le cortex préfrontal. .
Ce qui est observé, c’est que la victime bascule de l’état de choc à un fonctionnement actif en faisant baisser le stress. Cette méthode a l’avantage de pouvoir être appliquée par tout le monde.
Qui peut le pratiquer ?
Des formations sont organisées en Europe pour les primo-intervenants :
- Samu, pompiers, médecins, victimes, témoins, policiers…
- Tous publics soignants et non soignant incluant les enfants.
- Police, armée, services de sécurité.
- Tous ministères.
Les formations durent deux jours et demi dont une journée de mises en situation. Les participants sont confrontés à des tentatives de suicide, accidents de voitures, manifestations violentes… Face au sentiment d’impuissance de la victime, sidérée, confuse ou en débordement émotionnel, ils doivent mettre en oeuvre les 6C.
En France, les ministères des Armées et de l’Intérieur regardent de près cette méthode. Par ailleurs, des institutions comme la SNCF se montrent très intéressées.
Crédit photo : Image de storyset sur Freepik
Article mis à jour le 9 décembre 2023 avec ajout de la video
