Soit par obligation, soit par choix, on peut vouloir se repositionner professionnellement après 55 ans. Voici les clés partagées par des cadres qui ont vécu cette expérience et ont (re)trouvé une activité qui leur convenait.
Ce premier article parle d’offre et de demande: quelle est son offre unique? Quelle est la demande pour cette offre?
Les articles suivants parleront de comment trouver l’offre qui vous convient et pour laquelle il y a une demande, et de comment se mettre dans un environnement favorable.
Le marché du travail des plus de 55 ans n’est pas celui des gens de 35 ou 40 ans
À 35 ou 40 ans, on est recruté en CDI par une entreprise ou une organisation pour sa force de travail et son potentiel.
A 55 ans, les entreprises vont plutôt rechercher l’apport de compétences et de capacités relationnelles. Mais elles ne veulent pas se charger en coûts fixes, et vont donc privilégier une relation en coûts variables : achat de prestations de conseils, contrats de missions à durée déterminée.
Se réinventer, c’est trouver pour soi l’offre qui est adaptée au marché
À 55 ans, on a tout un tas de compétences et d’expériences. Mais ces compétences ne constituent pas une offre. Une offre, c’est une proposition de valeur pour l’entreprise. Ce n’est pas un désir de position sociale.
Toute la difficulté du repositionnement tient dans le passage personnel d’un besoin de statut social apporté par un CDI et une place dans un organigramme, à une offre bien marquetée qui correspond à un besoin d’une entreprise.
Cette offre, c’est celle de compétences compétitives, c’est-à-dire uniques sur le marché. Il ne sert à rien de proposer des CV et d’arriver toujours en deuxième place. C’est usant et moralement destructeur. Il faut être compétitif. Comment ? Il faut proposer ce qu’on sait mieux faire que les autres, et ce qu’on aime plus faire que les autres : compétences exclusives et motivation. Ça veut dire, et c’est la grande difficulté psychologique, renoncer à tout ce qu’on sait faire un peu et à tout ce qu’on fait parce qu’on vous le demande. Se repositionner, c’est accepter qu’on ne vous achète qu’une partie de votre savoir-faire. C’est frustrant, mais si on se met à la place de l’acheteur, c’est-à-dire de l’organisation qui a envie de travailler avec vous, pourquoi achèterait-t-elle quelque chose dont elle n’a pas besoin ?
Et une fois qu’on a éliminé tout ce qu’on fait moins bien que les autres et ce qu’on n’aime pas faire, il reste cette offre où on est unique et où on a une vraie valeur sur le marché des plus de 55 ans. On verra plus bas comment faire ce tri.
Et quand on a compris la valeur unique que l’on apporte, il reste à trouver un marché en face
Un exemple vécu par un ami de MyHappyDays fera mieux comprendre.
Cet ami est directeur informatique dans une grande société. À 54 ans et demi, il est licencié pour des raisons qu’il ne comprend pas. Au lieu de se morfondre à essayer de comprendre ce qui n’a pas marché, il décide de se repositionner. Son offre est assez simple à trouver : il a de belles réalisations informatiques à son actif, et il aime beaucoup son métier. Il va donc proposer une offre de conseil et directeur informatique de transition, à partir d’une société qu’il va créer à cet effet.
Reste à trouver les clients. Ce directeur informatique a beaucoup d’amis dans la profession, et donc il va aller voir tous les directeurs informatiques qu’il connaît, en leur demandant s’ils ont besoin d’aide. Pendant trois mois, il va être reçu très amicalement, invité à déjeuner, mais aucun contrat n’est signé.
Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas prospecté le bon marché. En effet, soit ses collègues sont aussi bons ou meilleurs que lui et n’ont pas besoin de son aide, soit ils sont plus mauvais et ont peur pour leur poste.
Après réflexion, il se rend compte que la personne de l’entreprise qui a besoin de conseils en informatique, c’est le directeur général. Il décide donc de rencontrer, par relation, des directeurs généraux, avec le message très simple qu’il est capable de les aider à comprendre et faire marcher leur informatique. La réaction du marché est immédiate, les directeurs généraux rencontrés ont tous soit des problèmes d’informatique, soit un copain qui a des problèmes d’informatique. Et c’est parti pour 15 ans de vente, de conseils et de mission de mise en œuvre.
Crédit : Image de yanalya sur Freepik
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