Et si l’innovation la plus urgente était de freiner ? Ce que les technologies durables, l’IA éthique et le mouvement Slow peuvent apprendre de la lenteur.
Jusqu’à la fin du Moyen Âge, les animaux lents comme l’âne ou l’escargot étaient associés à la sagesse. La lenteur était synonyme de réflexion, de prudence et d’harmonie avec le monde vivant.
Mais dès le XVe siècle, un basculement s’opère : le temps devient une ressource à rentabiliser. « Le temps, c’est de l’argent » devient le nouveau mantra. Lenteur rime alors avec paresse, inefficacité… et la société s’emballe.Aujourd’hui, après des décennies de croissance effrénée et d’hyperconnexion, la planète s’essouffle. La « Grande Accélération », décrite par les scientifiques du GIEC, met en lumière un paradoxe : pour survivre, nous devons ralentir. Et si l’avenir n’était pas dans l’hyper-vitesse, mais dans une innovation plus sobre, plus humaine, plus régénérative ?
Le mouvement Slow, la décroissance choisie, ou encore les réflexions sur une IA éthique s’inscrivent dans cette redécouverte d’un rythme plus naturel. Loin de rejeter la technologie, il s’agit de la mettre au service du vivant, comme le font aujourd’hui certaines approches de la tech frugale ou de la low-tech.
Même l’intelligence artificielle, souvent associée à la rapidité et à la performance, peut devenir un outil de sagesse… à condition de l’utiliser pour mieux comprendre notre monde, et non pour le consommer toujours plus vite.
Alors, à l’image de l’escargot ou de la tortue chère à La Fontaine, prenons le temps. Le bon tempo pourrait bien être celui qui respecte nos limites – et celles de la Terre.
Pour en savoir plus
Source: article de Henri Jorda dans theconversation.com ( lien en fin d’article)
Conseil
La sagesse de l’escargot, une piste pour le futur
